Déc 10
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Au Québec, le Nouvel An représente l’apogée du «temps de fêtes». Les familles se rendaient visite et fêtaient avec cotillons et quadrille, au son du violon.
La veille du Jour de l’An, un cortège de jeunes gens se rendait dans les familles afin de recevoir des dons pour les paroissiens les plus pauvres. C’était la «guignolée». Des produits de ferme étaient offerts et, pour encourager les bénévoles, la maîtresse de maison leur offrait un petit verre de rhum pour qu’ils se réchauffent.
La veille du Jour de l’An est aussi appelée Saint-Sylvestre. Au Ve siècle, l’Église tente de conférer un caractère sacré aux célébrations du Jour de l’An qui donnaient lieu à des coutumes paiennes : défilés durant toute la nuit dans les rues, déguisements carnavalesques. Sylvestre 1er, dont la fête est célébrée le 31 décembre, est le pape qui, après avoir guéri l’empereur Constantin de la lèpre, l’incita en l’an 313 à faire adopter le christianisme comme religion officielle de l’empire romain.
Dans les campagnes il était d’usage que le curé, accompagné de ses marguillers, visite ses paroissiens entre Noël et le Jour de l’An. Cet événement, aussi appelé la «quête de l’Enfant Jésus», déclenchait la ronde des visites, (qui se prolongeaiennt jusqu’au Mardi gras) : voisins et parents faisaient la tournée des familles de la paroisse. Les hommes se promenaient d’une maison à l’autre pour transmettre leurs vœux de bonne et heureuse année au nom de leurs familles. Les femmes quant à elles recevaient ces visiteurs et leur offraient une collation et un petit remontant. L’échange des cartes de vœux pendant les fêtes serait né de la coutume d’annoncer sa venue en envoyant une carte de visite.
Dans les familles, la fête du Jour de l’An commençait traditionnellement par un moment solennel : la bénédiction paternelle qui consistait pour le chef de famille à bénir les membres de la maisonnée, agenouillés devant lui. Après cet instant grave avait lieu la distribution des étrennes. On offrait des fruits, des vêtements et parfois un jouet de fabrication artisanale.
Tourtière, ragout de pattes de cochon, betteraves, beignes et gâteau aux fruits font partie du menu des fêtes de fin d’année.
Le saviez-vous?
La guignolée est une tradition typique au Québec. À l’origine, elle se déroulqit la veille du Nouvel An. Vers 1860, la société Saint-Vincent de Paul organisa la première guignolée.
Le mot guignolée est tiré de l’expression «au gui l’an neuf» en référence à la plante traditionnelle. Plante parasite toujours verte, le gui revêtait un caractère sacré pour les Gaulois qui créèrent la coutume de s’embrasser sous des feuilles de gui.
Ces croyances furent importées en Nouvelle-France par les premiers colons.
Bonne et heureuse année!